Une éternité paraît nous séparer de cette époque pourtant pas si lointaine. Août 2021 : les entreprises ne jurent que par l’innovation numérique et les start-up poussent comme des champignons. Les phénomènes de la blockchain et des cryptomonnaies piquent la curiosité du monde entier et trois lettres s’esquissent sur toutes les lèvres : NFT. Les «non fongible tokens», des jetons numériques qui garantissent l’authenticité à l’ère de la reproductibilité technique, ont fait l’objet ce mois-là de 2,8 milliards de dollars de transactions. 25 milliards sur l’année 2021.

Tout le monde veut comprendre ce qui se trame derrière cette petite révolution technologique. Google enregistre un nombre incalculable de recherches, l’acronyme entre dans le Larousse, tandis que le Collins consacre «NFT» mot de l’année 2021. Très utile pour garantir l’authenticité d’une œuvre d’art numérique, le NFT devient surtout coqueluche des grandes maisons de vente. Christie’s, excusez du peu, organise en mars 2021 la vente d’une œuvre de l’artiste américain Beeple, présenté comme un «avant-gardiste des NFT». La vente atteint le montant record de 69,3 millions de dollars. Acmé de la «folie NFT» .

Deux ans plus tard, c’est la gueule de bois. Ces jetons numériques ont…